Météores & Gravité, le douzième et dernier livret de mon feuilleton poétique de l’année 2022 est paru. J’ai un petit pincement au cœur en arrivant à la fin de cette publication. 

Merci à tous ceux qui, au travers du monde, me font l’honneur de me montrer leur intérêt pour mon travail par leurs visites régulières sur mon site d'auteur. 

Bonnes fêtes de fin d’année à tous, y compris et en particulier pour ceux qui sont sous la mitraille.

Les sept poèmes du feuillet « Météores et Gravité » explorent les manifestations directes et indirectes de la gravité dans la vie des hommes.

S’il est une loi que nous respectons tous, c’est bien la loi de gravitation universelle. Faudra-t-il alors donner raison à Saint-Simon qui voyait en elle l’ordonnateur suprême de l’univers ? Il alla jusqu’à tenter d’en faire un substitut au Dieu judéo-chrétien.

La loi de gravitation universelle

Au tout premier plan, les météores en sont les plus éclatantes, admirables et terrifiantes des manifestations. Une pluie lave les visages et apaise les angoisses, un vent pousse une mousson. Les grandes marées emportent les marins, détruisent le littoral… Une source jaillit de la montagne ou du puits artésien, un fleuve déborde et ruine les vallées.

Toutes ces phénomènes, directement ou indirectement, sont liés à cette loi de gravitation universelle. Preuve de son importance, cette gravitation universelle fut même proposée comme principe premier et déifiée par Saint-Simon. Celui-ci la présentait à ses contemporains comme la possibilité d’un « Nouveau christianisme ». Audacieuse imposture, qui fut toutefois de peu d’effet.

Cette loi « puissante, fatale, sans désir ni pitié », qui gouvernait le monde de Newton, régit-elle toujours le nôtre ? Au premier regard, au quotidien, c’est encore dans le monde de Newton que nous vivons. En deuxième instance, après le formidable changement de paradigme que la science physique a connu au cours des derniers siècles, nous sommes contraints de reconnaître que notre monde a bien changé depuis Newton…

Quand dire, c’est faire

Le verbe a des effets qui portent très au-delà de la matérialité de l’écrit. Qu’il soit manuscrit, imprimé, affiché sur un écran, gravé dans la pierre ou lu par un comédien, il ne se réduit pas à sa matérialité. Ses effets le transportent ailleurs qu’en son support. Les vers de Baudelaire ou l’épitaphe que Françoise Sagan avait préparée pour sa propre tombe, constituent une source d’émotion et d’enthousiasme qui se renouvellent au fil des générations de lecteurs.

De la même façon, une déclaration de guerre ou d’opération spéciale produit aussitôt ses effets mortifères dans le monde autant que dans les esprits. Elle est le type même de l’acte de langage performatif.

Nos énoncés ajoutent ainsi une dimension au monde qui semble échapper à la pesanteur. Une dimension qui leur est propre et singulière, qu’elle soit bénéfique ou maléfique. A-t-elle aussi sa loi de gravitation universelle ?