Féroces, ils crient nos besoins, hurlent nos désirs

Au plus intime de nos corps, une horloge silencieuse n’oublie pas de nous rappeler à l’ordre. Une horloge silencieuse, mais inexorable : l’appétit, les appétits s’éveillent ou se réveillent. Ils montent, douloureux et impudiques. Leur férocité ne faiblit pas. Ils nous pressent, nous forcent et nous portent en avant, hors de nous-mêmes. Ils s’installent comme un vide, un manque paradoxal, car bien présent et impérieux.

L’appétit nous force en effet à ménager, à réserver en nous-même une place libre. Ce peut être un creux dans l’estomac, mais aussi une faille dans nos certitudes et un espace dans nos cœurs. Il veille à ce que demeure en nous un lieu pour accueillir ce qui vient et nous est offert par la vie.

Ce qui nous vient ? Ce sont le plaisir et le dégoût, les blessures et les souffrances, les bonheurs et les naissances, parfois des renaissances et se pourrait-il, des connaissances ?

Bref, il nous vient tout ce qui nous arrive. Il nous vient tout ce qui a lieu. « Tout ce qui a lieu », c’est la définition que Wittgenstein donne du « monde ». C’est ce monde-là que nous devons affronter avec espoir, douleur et impudeur.

C’est sur cette force-là que se penche « De grands appétits » , mon nouveau recueil de poèmes.

Feuilletez en ligne les premières pages du volume et découvrez la belle préface que l’artiste Anne-Gaëlle Élie a eu la gentillesse de préparer pour ce recueil.

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