De grands appétits

L'URGENCE DU SENS

« De grands appétits »

« De grands appétits » est mon deuxième recueil de poésie. Publié à la fin du mois de mars 2024 aux éditions BoD, c’est la plus récente de mes publications. Si j’ai choisi ce thème, c’est parce que l’appétit joue un rôle clef dans nos existences.

Dès le premier cri du nourrisson, l’appétit montre en effet sa force irrépressible. Par la suite, il ne faiblira plus jusqu’aux ultimes heures de notre passage sur terre.

Au plus intime de nos corps, l’appétit est un manque douloureux et impudique. Mais c’est un manque, un vide tout à fait paradoxal. Ce manque, ce vide, peut en effet prendre beaucoup de place dans notre vie, voire trop de place. Tout au long de notre parcours, il crie nos besoins, il hurle nos désirs.

Car sa férocité ne faiblit pas. Il nous presse, il nous force, nous porte en avant, hors de nous-mêmes. Son rôle semble être de veiller à réserver, à sauvegarder en nous une place libre : une place pour accueillir ce qui vient et nous est offert par la vie. 

Au tout premier rang des appétits se trouve naturellement l’appétit sexuel. C’est lui qui donne aux amants leur audace. Mais ce roi des appétits est aussi la source secrète ou manifeste de la plupart de nos désirs, de nos pulsions.

En dernière analyse, c’est bien sur nos appétits de nouveauté, de savoir, de pouvoir, de prestige ou de conquête que s’appuient la curiosité du scientifique, la créativité de l’artiste aussi bien que l’ambition des entrepreneurs ou celle des politiques.

Jean-Marie Sonet, le 22 avril 2024

Pour en savoir plus

Éditions BoD GmbH – ISBN 978-2-322-52379-5 – 124 pages

JOURNALISTES ! Visualisez ou téléchargez le dossier de presse

L’année Triclinium

Extraits de la première de TRICLINIUM au Musée des Beaux-arts de Nîmes

Chers amis de la danse et du monde antique, je vous invite à visionner sur cette page une vidéo de 7 minutes 27. Cette vidéo rassemble quelques extraits de la première de TRICLINIUM, le nouveau spectacle du Ballet Cadagiani. avec qui j’ai l’honneur et le plaisir de collaborer depuis plus de deux ans. Cette première a été présentée au public en décembre dernier.

Pendant un peu plus d’une heure, la poésie de cette chorégraphie et de sa musique – jouée par les musiciens installés au quatre coins de l‘espace scénique – a captivé les spectateurs rassemblés au musée des Beaux-Arts de Nîmes. N’hésitez pas à parcourir les témoignages de spectateurs.

Triclinium en tournée

Désormais, le spectacle TRICLINIUM est prêt à partir en tournée. Pour cette première, c’est sur la mosaïque antique originale, cette « mosaïque d’Admète » qui a inspiré sa chorégraphie à Noël Cadagiani, que les danseurs évoluaient.

Toutefois, en tournée, Le Ballet Cadagiani présentera TRICLINIUM non plus sur la mosaïque originale, mais sur sa reproduction photographique à l’échelle originale. Le Ballet Cadagiani l’a fait imprimer sur un tapis de danse facile à transporter et installer. 

La mise en scène de TRICLINIUM n’a pas de point de vue privilégié. De ce fait, le public peut avantageusement entourer la scène de tous côtés au sol et/ou sur des gradins et/ou en surplomb. La scène reste entièrement ouverte de tous côtés.

L’accueil de ce spectacle est donc techniquement peu exigeant. Il peut en effet s’adapter à une grande variété de lieux différents. Des représentations en salles de spectacle, en salles d’exposition ou en bien d’autres espaces, notamment en plein air, sont également possibles.

Un espace scénique surélevé n’est donc pas utile. Une surface propre et lisse suffit. Dans le cas de sols insuffisamment plans, ou dont la surface est trop inégale, un premier tapis de danse noir devra être disposé en dessous de celui qui supporte la réplique photographique de la mosaïque.

La dimension minimale de l’espace scénique est de 70 m2 (10 m x 7 m).. 

Programmateurs qui souhaitez accueillir TRICLINIUM en tournée, contactez-nous pour recevoir la fiche technique du spectacle (en français, allemand ou anglais).

Votre contact : 

Jean-Marie Sonet
Ballet Cadagiani
Courriel : contact@balletcadagiani.com

Site du Ballet Cadagiani (FR, DE, EN) : balletcadagiani.com

Site des Musées d’Occitanie

Chaine Youtube du Ballet Cadagiani :

Pas grave n°2

S’il est une loi que nous respectons tous, c’est bien celle de la gravité universelle. Ce n'est pas par hasard que Saint-Simon(*) avait reconnu en elle l’ordonnateur suprême de l’univers... 

Que signifie ce titre ?

Ce « pas » dont il est question dans ce titre « Pas grave » , n’est pas une négation. C’est le pas d’un promeneur, ou celui d’un danseur, d’un équilibriste. Le pas est une chute maîtrisée. Le moteur de la marche, c’est la gravité, et c’est pourquoi le pas est grave. Mais il peut l’être aussi au sens figuré, qu’on songe seulement à celui du cheval de Caïus Julius César franchissant le Rubicon…

À juste titre, certains sont allés jusqu’à penser que la gravité pouvait être la loi suprême de l’univers, sous le nom de gravitation universelle. C’était d’ailleurs déjà l’opinion de Saint-Simon qui souhaitait établir cette suprématie. Mais il est vrai que celui-ci « (visait moins) la généralisation de la théorie newtonienne que l’occupation de l’espace laissé vide par la disparition du grand mécanicien de l’univers. Il (fallait) remplacer Dieu par « un principe », c’est-à-dire par une loi scientifique. » (*)

Enfin, la gravité est fidèle. C’est pourquoi elle nous accompagne dès la naissance, c’est-à-dire dès la mise-bas et jusqu’à la mort qui nous abat définitivement. Mais entre ces deux instants, elle nous aura guidés vers la verticalité et nous aura appris à marcher. Qui plus est, elle nous aura aussi offert l’occasion de nous élever, la tentation de nous abaisser et la joie de jouer avec elle, c’est-à-dire de danser.


Pas grave n°2

On peut être léger et avoir de l’aplomb.
Si mon air grave annonce un piètre fantaisiste,
C’est que la gravité me secourt et m’assiste,
Qui soutient mes désirs, pousse mes passions.

Elle m’ouvre un destin et assure mon droit
D’encore le poursuivre. Elle vient qui conforte
La douce assurance que jamais ne m’emporte
La folie de me croire autonome, hors-la-loi.

Je ne veux pas connaître l’orgueil du surplomb,
De m’être fait moi-même avoir l’illusion,
Ni lutter contre bonne ou mauvaise fortune.

Que flottent les rubans, se baissent les mentons,
Qu’on ferme les chantiers de la déconstruction.
La gravité m’apprend comment tourne la lune.


Pas Grave n°29, extrait du recueil « Caresse du monde« ,
Éd. Books-on-demand GmbH, Paris, 2021 copyright Jean-Marie Sonet.
Commandez Caresse du monde – En stock en France


(*) Pierre Musso, « L’épistémologie de Saint-Simon (1802-1813) », dans : Pierre Musso éd., Saint-Simon et le saint-simonisme. Paris, Presses Universitaires de France, « Que sais-je ? », 1999, p. 21-46. URL : https://www.cairn.info/–9782130498407-page-21.htm

Rencontre avec le public

Le samedi 15 avril prochain, à l’invitation de Danse & Cie, j’aurai le plaisir et l’honneur de vous présenter mes publications. Au programme : rencontre, lecture et dédicace.

J’ai prévu de lire quelques « bonnes pages » de Marcher sur la pointe des pieds, et une série de poèmes sélectionnés dans le recueil Caresse du monde. Si nous en avons le temps, je présenterai aussi quelques projets en cours.

L’entrée est gratuite dans la limite des places disponibles.

Cette rencontre commencera à 14 heures au 17 rue Émile Jamais, à Nîmes.

Soyez les bienvenus !

Salon littéraire Beausoleil

Le samedi 18 mars prochain, je serai à Nîmes pour participer au salon littéraire Beausoleil (ouvert de 10 à 13 heures et de 14 à 17 heures).

Organisé par le Comité de quartier route d’Arles – Beausoleil et avec la participation de Meet up Paroles d’auteurs, ce salon mettra en lumière une vingtaine d’auteurs dont votre serviteur.

Les invités de ce salon littéraire seront Lydie Authier, Fred Bologsen, Thierry Chambon, Anne Combe, Marie-Christine Gordien, Virginie Gossart, Joseph Hernandez, Pauline Hirschauer, Fred Jarnot, François Kopania, Nicole Mallassagne, Olivier Pince, Bruno Pol, Patrick Porizi, Michel Rederon, C.C. Robin, Didier Tricou et votre serviteur, qui présentera et dédicacera son recueil de poésie Caresse du monde et son essai sur l’élégance : Marcher sur la pointe des pieds

Au programme : rencontres, dédicaces, lectures et tables rondes.

Je remercie les organisateurs de m’avoir invité à participer à la table ronde de 11 heures. On y parlera de l’influence des lieux de vie sur l’écriture…

Entrée gratuite / Lieu et horaires indiqués sur l’affiche.

Météores & Gravité

Météores & Gravité, le douzième et dernier livret de mon feuilleton poétique de l’année 2022 est paru. J’ai un petit pincement au cœur en arrivant à la fin de cette publication. 

Merci à tous ceux qui, au travers du monde, me font l’honneur de me montrer leur intérêt pour mon travail par leurs visites régulières sur mon site d'auteur. 

Bonnes fêtes de fin d’année à tous, y compris et en particulier pour ceux qui sont sous la mitraille.

Les sept poèmes du feuillet « Météores et Gravité » explorent les manifestations directes et indirectes de la gravité dans la vie des hommes.

S’il est une loi que nous respectons tous, c’est bien la loi de gravitation universelle. Faudra-t-il alors donner raison à Saint-Simon qui voyait en elle l’ordonnateur suprême de l’univers ? Il alla jusqu’à tenter d’en faire un substitut au Dieu judéo-chrétien.

La loi de gravitation universelle

Au tout premier plan, les météores en sont les plus éclatantes, admirables et terrifiantes des manifestations. Une pluie lave les visages et apaise les angoisses, un vent pousse une mousson. Les grandes marées emportent les marins, détruisent le littoral… Une source jaillit de la montagne ou du puits artésien, un fleuve déborde et ruine les vallées.

Toutes ces phénomènes, directement ou indirectement, sont liés à cette loi de gravitation universelle. Preuve de son importance, cette gravitation universelle fut même proposée comme principe premier et déifiée par Saint-Simon. Celui-ci la présentait à ses contemporains comme la possibilité d’un « Nouveau christianisme ». Audacieuse imposture, qui fut toutefois de peu d’effet.

Cette loi « puissante, fatale, sans désir ni pitié », qui gouvernait le monde de Newton, régit-elle toujours le nôtre ? Au premier regard, au quotidien, c’est encore dans le monde de Newton que nous vivons. En deuxième instance, après le formidable changement de paradigme que la science physique a connu au cours des derniers siècles, nous sommes contraints de reconnaître que notre monde a bien changé depuis Newton…

Quand dire, c’est faire

Le verbe a des effets qui portent très au-delà de la matérialité de l’écrit. Qu’il soit manuscrit, imprimé, affiché sur un écran, gravé dans la pierre ou lu par un comédien, il ne se réduit pas à sa matérialité. Ses effets le transportent ailleurs qu’en son support. Les vers de Baudelaire ou l’épitaphe que Françoise Sagan avait préparée pour sa propre tombe, constituent une source d’émotion et d’enthousiasme qui se renouvellent au fil des générations de lecteurs.

De la même façon, une déclaration de guerre ou d’opération spéciale produit aussitôt ses effets mortifères dans le monde autant que dans les esprits. Elle est le type même de l’acte de langage performatif.

Nos énoncés ajoutent ainsi une dimension au monde qui semble échapper à la pesanteur. Une dimension qui leur est propre et singulière, qu’elle soit bénéfique ou maléfique. A-t-elle aussi sa loi de gravitation universelle ?

Première de TRICLINIUM 

Une première exceptionnelle !

La date du 3 décembre prochain, sera celle de la première représentation de TRICLINIUM, le nouveau spectacle du Ballet Cadagiani, auquel j’apporte depuis quelques années mon modeste concours. Ceux d’entre vous qui fréquentent mon site savent déjà tout l’intérêt que je porte depuis longtemps à la danse, et notamment à la danse contemporaine. C’est un bonheur pour moi de vous présenter ce spectacle chorégraphique et musical pour cinq danseurs et quatre musiciens.

Librement inspiré par une superbe mosaïque antique romaine découverte en 1883 dans un « triclinium » (la salle de réception d’une domus antique) de l’antique Nemausus et exposée au Musée des Beaux-Arts de la Ville de Nîmes, TRICLINIUM sera présenté au public dans ce même musée. Exceptionnellement, les danseurs évolueront pieds nus sur la mosaïque antique originale.

Danser sur une mosaïque antique ? C’est assurément exceptionnel, mais ne risque-t-on pas de l’endommager ?  La réponse est non. En effet, les procédés de restauration utilisés à l’époque de sa découverte, la protègent contre tout risque d’altération. Aussi avons-nous eu l’autorisation de présenter cette première du spectacle sur la mosaïque elle-même. Les répétitions s’y enchaînent depuis juin dernier.

Le mariage d’Admète

Le motif central de cette mosaïque de 9 m x 6 m, évoque un épisode mythologique survenu en Thessalie, en l’occurence, l’arrivée fracassante d’Admète, roi de Phères, à la cour de Pélias, roi de Iolcos. Ce dernier avait juré de ne marier sa fille Alceste qu’avec un homme capable de lui amener un char attelé d’un lion et d’un sanglier. Grâce à l’aide d’Apollon, Admète réussit ce prodige et peut épouser Alceste.

La chorégraphie s’apparente à un rite de bienvenue adressé à cette mosaïque. L’œuvre célèbre son retour à la lumière, sur le sol de l’humanité vivante. Cinq danseurs et quatre musiciens vous proposent une exploration chorégraphique et musicale des trois vies successives de cette mosaïque. Tout d’abord, la vie triviale du sol d’une salle à manger (le triclinium antique). Puis une très longue vie secrète, enfouie sous la terre pendant quelques mille-sept-cents années. Et désormais, une vie sacrée d’objet muséal, œuvre d’art et précieux vestige.

TRICLINIUM en tournée

La mosaïque ne pourra évidemment pas être emportée en tournée par le Ballet Cadagiani. Une reproduction photographique à l’échelle de la mosaïque originale, imprimée sur un tapis de danse de même dimension sera le décor de ce spectacle.. 

Le Ballet Cadagiani est soutenu par la Ville de Nîmes, le Conseil départemental du Gard, la Région Occitanie/Pyrénées-Méditerranée et le musée des Beaux-Arts de Nîmes.

Tricliniums Premiere

Eine außergewöhnliche Premiere!

Am 3. Dezember dieses Jahres wird TRICLINIUM, die neue Aufführung des Balletts Cadagiani uraufgeführt. Tatsächlich, interessiere ich mich seit langem für den Tanz und insbesondere für den zeitgenössischen Tanz. Seit einigen Jahren unterstütze ich die Aktivitäten des Balletts Cadagiani mit meinem bescheidenen Beitrag. Deswegen ist es mir eine Freude, Ihnen diese choreographische und musikalische Aufführung für fünf Tänzer und vier Musiker zu präsentieren.

TRICLINIUM ist frei inspiriert von einem wunderschönen römischen Mosaik. Dieses wurde im Jahr 1883 in einem « Triclinium » (Empfangsraum einer antiken Domus) im antiken Nemausus entdeckt. Seit seiner Errichtung im Jahr 1907 ist dieses Mosaik in der Aula des Musée des beaux-arts de Nîmes ausgestellt. Ausnahmsweise werden die Tänzer bei der Premiere der Show, barfuß auf dem originalen antiken Mosaik tanzen.

Tanzen auf einem antiken Mosaik? Das ist sicherlich außergewöhnlich, aber kann man es dabei nicht beschädigen?  Die Antwort ist nein. Die Restaurierungsverfahren, die zur Zeit der Entdeckung des Mosaiks angewandt wurden, schützen es vor jeglicher Beschädigung. Daher wurde uns die Erlaubnis erteilt, die Premiere der Show auf dem Mosaik selbst zu zeigen. Die Proben laufen seit Juni dieses Jahres.

Admetos Hochzeit

Das zentrale Motiv dieses 9 m x 6 m großen Mosaiks erinnert an eine mythologische Episode, die sich in Thessalien ereignete. In diesem Fall ist es die dramatische Ankunft von Admetos, König von Pherea, am Hof von Pelias, dem König von Iolkos. Dieser hatte geschworen, seine Tochter Alkestis nur mit einem Mann zu verheiraten, der auf einem von einem Löwen und einem Wildschwein gezogenen Wagen zu ihm kommen würde. Dank der Hilfe von Apollon gelang Admetos dieses Wunder und er konnte Alceste heiraten.

Die Choreographie ist wie ein Begrüßungsritual für dieses Mosaik. Das Werk feiert seine Rückkehr ins Licht, auf den Boden der lebenden Menschheit. Fünf Tänzer und vier Musiker bieten Ihnen eine choreographische und musikalische Erkundung der drei aufeinanderfolgenden Leben dieses Mosaiks. Zunächst das triviale Leben des Bodens eines Speisesaals (das antike Triclinium). Dann ein sehr langes, geheimes Leben, das für einige tausendsiebenhundert Jahre unter der Erde vergraben war. Und nun ein heiliges Leben als Museumsobjekt, Kunstwerk und wertvolles Relikt.

TRICLINIUM auf Tour

Selbstverständlich kann das Mosaik nicht vom Cadagiani Ballet auf Tournee mitgenommen werden. Eine maßstabsgetreue fotografische Reproduktion des Originalmosaiks, die auf einen Tanzteppich der gleichen Größe gedruckt wurde, wird das Dekor dieser Aufführung sein. 

Das Ballet Cadagiani wird unterstützt von der Stadt Nîmes, dem Conseil départemental du Gard, der Region Okzitanien/Pyrénées-Méditerranée und dem Musée des Beaux-Arts de Nîmes.

Triclinium Premiere

An Unusual Triclinium Premiere!

On December 3 this year TRICLINIUM, the new performance of the ballet Cadagiani will have its premiere.

Actually, I have been interested in dance and especially in contemporary dance for a long time. For several years I have been supporting the activities of Ballet Cadagiani with my modest contribution. Therefore, it is my pleasure to present you this choreographic and musical performance for five dancers and four musicians.

TRICLINIUM is freely inspired by a beautiful Roman mosaic. This was discovered in 1883 in a « triclinium » (reception room of an ancient domus) in the ancient Nemausus. Since its construction in 1907, this mosaic has been exhibited in the aula of the Musée des Beaux-Arts de Nîmes. Exceptionally, at the premiere of the show, the dancers will dance barefoot on the original ancient mosaic.

Dancing on an antique mosaic? This is certainly extraordinary, but couldn’t you damage it in the process?  The answer is no. The restoration procedures used at the time of the mosaic’s discovery protect it from any damage. Therefore, we were granted permission to premiere the show on the mosaic itself. The rehearsals have been going on since June this year.

Admetos Wedding

The central motif of this mosaic of 9 m x 6 m recalls a mythological episode that took place in Thessaly. In this case, it is the dramatic arrival of Admetus, king of Pherea, at the court of Pelias, king of Iolkos. The latter had sworn to marry his daughter Alcestis only to a man who would be able to come to him on a chariot drawn by a lion and a boar. Thanks to the help of Apollo, Admetos succeeded in this miracle and could marry Alcestis.

The choreography is like a welcoming ritual for this mosaic. The work celebrates its return to the light, to the ground of living humanity.

Five dancers and four musicians offer you a choreographic and musical exploration of the three successive lives of this mosaic. First, the trivial life of the floor of a dining room (the ancient triclinium). Then a very long, secret life buried underground for several thousand seven hundred years. And now a sacred life as a museum object, work of art and valuable relic.

TRICLINIUM on Tour

Of course, the mosaic cannot be taken on tour by the Ballet Cadagiani. A true-to-scale photographic reproduction of the original mosaic, printed on a dance floor of the same size, will be the decor of this performance. 

Ballet Cadagiani is supported by the City of Nîmes, the Conseil départemental du Gard, the Occitanie/Pyrénées-Méditerranée Region and the Musée des Beaux-Arts de Nîmes.

Sources et Fleuves

« Je me suis fait païen et j’ai bu l’eau rougie »(*)

Il se trouve que le numéro précédent de notre feuilleton poétique de l’année était consacré aux Lieux. De tous les lieux qui comptent sur la terre, les sources sont sans doute les plus originels qui soient, dans tous les sens qu’on puisse donner à ce terme.  Les Anciens en avaient fait des divinités. Ne le sont-elles pas restées, quoique discrètement ?

Le beau Narcisse lui-même naquit du viol de la nymphe Liriopé par le fleuve Céphise qui, dans son bras incurvé autrefois enfermait [la nymphe, et] que prisonnière dans ses eaux, [il] a violé. Amoureux de lui-même, fou de désir, Narcisse finit par comprendre : Mon image ne me trompe pas. Je brûle d’amour de moi. Je fais, je suis la flamme .

Le beau Narcisse lui-même naquit du viol de la nymphe Liriopé par le fleuve Céphise qui, dans son bras incurvé autrefois enfermait [la nymphe, et] que prisonnière dans ses eaux, [il] a violé. Amoureux de lui-même, fou de désir, Narcisse finit par comprendre : Mon image ne me trompe pas. Je brûle d’amour de moi. Je fais, je suis la flamme […] Ce que je désire, je l’ai. Ce que j’ai me rend pauvre. Ô, si je pouvais me séparer de mon corps! Vœu nouveau chez un amant, je voudrais que ce que j’aime s’éloigne (**).

Les reflets, les ombres des eaux profondes, le chant des sources généreuses, nourricières et fécondes, le mystère de leur jaillissement séminal et la puissance des fleuves impitoyables se mêlent au destin de Narcisse dans cette histoire faussement bucolique et véritablement tragique.

Mais où sont les eaux lustrales d’antan ?

Dans de très nombreuses traditions religieuses, aspersions et ablutions rituelles, qu’elles fussent païennes, hébraïques, chrétiennes ou hindoues furent des pratiques presque universellement répandues. Mais où sont les eaux lustrales d’antan ? Les nouveaux bigots adorateurs de l’hygiène, qui sont à présent légion, leur préfèrent le gel hydro-alcoolique…

Les sept poèmes de ce numéro 11 du feuilleton poétique de l’année 2022, se souviennent aussi des sources de nos anciens pèlerinages. D’abord entachés d’un soupçon de superstition et d’idolâtrie, le thermalisme médical ou récréatif les a finalement sécularisés.

On y vient toujours jeter honteusement quelques pièces de monnaie. Modeste offrande pour apaiser la divinité qui habite là. Discret sacrifice pour attirer sa bienveillance afin que jamais, son eau ne nous manque. Car notre soif est inextinguible.

Ironiquement, au gré de la mode qui trotte dans les manuels de développement personnel, nous voilà qui cherchons frénétiquement à « nous ressourcer ». Sait-on seulement ce que « source » signifie ?

Les sources et les fleuves nous attendent

Il est des villes anciennes traversées de paisibles rivières. D’autres tournent prudemment le dos au fleuve immense et menaçant qui les frôle. Admirables vus de loin, mais terrifiants de près, voici les estuaires, les immenses confluents.

Je suis l’enfant qui rêva longtemps au passage des barges géantes remontant la Moselle. Celui dont le Rhin légendaire et vorace emporta le bateau de bois. Je suis le vieil homme desséché qui voit venir à lui un monstre ravageur gonflant grondant hurlant dans le lit désolé du Gardon.

Les rivières et les fleuves nous attendent encore. Ils ne nous ont pas oublié. Mais leurs abords saturés d’autoroutes, de voies ferrées et d’installation industrielles, portuaires ou nucléaires, nous sont devenus difficiles d’accès. Alors, nous les oublions. Nous franchissons les ponts sans un regard pour eux, dans notre hâte à rejoindre quelque rendez-vous dont l’éphémère importance nous aveugle.

(*) Extrait de Jean-Marie Sonet, Source 3, in Caresse du monde, n°79, Book-on-Demand GmbH Verlag, Norderstedt, Allemagne, 2021.
(**) Ovide, Narcisse et Echo in Les Métamorphoses, livre III, 340-512, traduit du latin par Marie Cosnay, Éditions de l’Ogre, Paris, 2017.

« Older posts

© 2024 De grands appétits

Theme by Anders NorenUp ↑

Plugin WordPress Cookie par Real Cookie Banner